Capitale verte européenne en 2013, Nantes accélère sa stratégie en faveur des espaces verts

Nantes, une ville dans un jardin

Propos recueillis auprès de Mr Jacques Soignon
Directeur du service des espaces verts de la ville de Nantes


« Il faut désormais construire les villes en pensant à ces coulées vertes. »


Avec 300.000 arbres recensés, dont la moitié est gérée par la collectivité et l’autre moitié par les particuliers, Nantes peut se prévaloir de compter autant d’arbres que d’habitants. En effet, les espaces verts et les arbres contribuent à faire de Nantes une ville verte appréciée de ceux qui y vivent.
Porte d’entrée des végétaux au XVIIIè siècle, à l’apogée de son port de commerce, Nantes est devenue une ville arboretum, avec plus d’un millier d’espèces différentes. « On recense une collection de plus de 600 variétés de magnolias, arrivés pour la première fois des Etats-Unis à Nantes au cours du XIXè siècle », raconte Jacques Soignon, directeur des Espaces Verts de Nantes depuis 2001, et déjà dans le service depuis 1985. Autant dire qu’il en a vu des arbres être plantés ou abattus au fil des ans. « Mais aujourd’hui, même lorsque l’on transforme la promenade de la gare le long de la Loire, en supprimant des arbres pour améliorer l’espace public et le rendre encore plus vert, on replante toujours davantage d’arbres », assure-t-il. Nantes a su faire une véritable place à la diversité arboricole, à ses trésors de botanique.


25 % de la surface de Nantes est arborée


« La canopée, l’étage supérieur de la frondaison, représente 25 % de la superficie totale de la ville », note Jacques Soignon. Ainsi, sur 6.000 hectares que compte la ville, 1.200 hectares sont consacrés aux espaces verts publics. « 50 % des m2 de la ville sont aujourd’hui vert ou bleu », précise le responsable des espaces verts, incluant la Loire ou l’Erdre dans son comptage. Un état de fait qui est le résultat d’une politique engagée depuis des générations dans la préservation du patrimoine arboricole de la ville. « La majorité des 150.000 arbres que nous avons en gestion sont protégés ou remarquables. Nous comptons plus de 200 espèces et variétés d’arbres d’alignement », poursuit-il. Classée quatrième grande ville de France de plus de 200.000 habitants boisée par KerMap, avec un rapport de 39 m2 de patrimoine arboré par habitant (Paris, seulement 9 m2), Nantes répond également à une véritable demande et un fort engouement de la part des Nantais. Pour preuve, le Jardin Botanique, créé en 1830, accueille désormais 2,2 millions de visiteurs par an, atteignant la fréquentation touristique du Mont-Saint-Michel*. « Il y a une réelle appétence de la part des habitants. Les projets culturels se fondent désormais dans ces espaces là. Nous avons d’ailleurs lancé un nouveau projet qui s’inscrit dans le Voyage à Nantes avec le Quai des Plantes, quai de la Fosse où 1.600 arbres en pots sont installés le long de la promenade », explique Jacques Soignon. Le Jardin Extraordinaire, 101è jardin public de Nantes, doit également voir le jour en cette rentrée pour accueillir l’Arbre aux Hérons de la compagnie La Machine en 2023. Plus de 200 espèces végétales différentes y seront plantées. « Ces espaces verts et arborés sont considérés comme de véritables oasis en ville », assure-t-il. Avec leurs effets rafraîchissants, capteurs de poussière, les arbres sont les meilleurs climatiseurs de la ville. « L’aménagement de la ville doit prendre en compte le besoin des hommes de vivre avec l’arbre, d’avoir des moments d’ombres et des moments de soleil, en fonction des périodes de l’année. Il est essentiel d’imaginer aujourd’hui la ville avec ces coulées vertes », conclut-il.
* Jacques Soignon proposait de préciser en formulant ainsi : « c’est autant de visiteurs que le Mont Saint Michel ».