Inventorier, diagnostiquer, expertiser et préconiser.

Arbre en ville : protéger le patrimoine planté par nos anciens

En ville, l’arbre subit de nombreuses contraintes liées à l’homme, à l’urbanisation et à la densification. Pour autant, il conserve une valeur importante en matière de préservation de la biodiversité et en raison de ses atouts bioclimatiques. Par ailleurs, l’arbre, sacralisé, améliore aussi la santé mentale des citadins. Expert arboricole, diagnosticien fort de près de 40 ans d’expérience, Aapa Ingénierie Végétale apporte ses conseils sur l’entretien des arbres en France auprès des particuliers, des collectivités, des châteaux et Monuments Historiques, avec la volonté de préserver un patrimoine parfois plus que centenaire.

Interview de Sylvain Vasseur, fondateur de Aapa Ingénierie Végétale

« L’expertise arboricole permet de qualifier l’état de l’arbre et de quantifier les risques s’il s’avère dangereux ».

Quelles sont les missions d’un expert arboricole indépendant ?

Dire que nous sommes totalement indépendants signifie que notre mission s’arrête à celle de l’inventaire, du diagnostic, du conseil et de la préconisation. Nous n’avons aucun intérêt à proposer de l’élagage ou de l’abattage puisque ce n’est pas notre métier. Aussi, la mission d’expert arboricole indépendant repose sur le diagnostic préventif. Trop souvent, les collectivités, urbanistes ou aménageurs nous appellent trop tard. Or, il est important de se poser les bonnes questions quant à la présence de l’arbre en ville avant les travaux. Comment faire pour le protéger ? Pour l’intégrer à l’aménagement ? Ou au contraire, il s’agit déjà d’un arbre en mauvais état, l’abattre ne pose pas de problème. Agir en amont permet de réaliser des économies. Et surtout, cela engage notre responsabilité en ce qui concerne l’état de santé de l’arbre et son niveau de dangerosité. L’expert apporte ainsi un diagnostic et une vision qui permet aux acteurs que sont les élus et les aménageurs de mener une réflexion commune. Nous organisons d’ailleurs des formations, des journées de discussion autour de l’arbre, pour les aménageurs et urbanistes, afin de les accompagner en amont de leurs projets.

En quoi est-il nécessaire de préserver le patrimoine arboricole ?

La logique est celle de la conservation du patrimoine planté par nos anciens. L’objectif est de tout faire pour le garder. Il ne faut pas oublier que les arbres centenaires ont été plantés à une époque où on ne savait pas comment ils allaient évoluer, ni même comment la ville elle-même allait évoluer. Les routes étaient en terre battue, les voitures étaient encore des charrettes… Depuis, la ville s’est densifiée. L’arbre est de plus en plus contraint : voierie, réseaux, fibre, pistes cyclables, constructions… L’arbre occupe un espace convoité. On a tendance à lui couper les racines et les branches. Il souffre. Je pense qu’il est primordial de préserver l’existant, d’autant que la nouvelle plantation n’est pas toujours une réussite. Notre connaissance de l’arbre évolue sans cesse, il faut rester humble face à lui. L’arbre n’a pas besoin de l’homme pour se développer.

Quel rôle de l’arbre doit être défendu ?

De manière générale, les arbres plantés en alignement le long des rues ou des routes apportent peu d’intérêt en termes de biodiversité. Ils sont taillés, coupés, mais leurs ombres ont l’avantage d’un véritable attrait bioclimatique. En revanche, les parcs, bois privés ou communaux, les talus, où les plantations sont plus spontanées, jouent un rôle essentiel en matière de biodiversité. Il ne faut pas oublier non plus que les défauts d’un arbre permettent aux oiseaux, chauve-souris et insectes de trouver des abris. Par ailleurs, les arbres sont de plus en plus exposés à des événements de sécheresse puis de tempêtes, ce qui les fragilise. L’expertise est là aussi pour garantir leur état de santé et quantifier les risques. L’objectif est de permettre au patrimoine végétal de perdurer dans une situation optimale.

Aapa Ingénierie Végétale